TAC
Le Dr Becchio et ses collègues du CITAC (Collège International des Thérapies Activation des Conscience), au fil de leur longue expérience d'utilisation de l'hypnose ericksonnienne et en échangeant avec d'éminents spécialistes des neurosciences comme Stanislas Dehaene et Alain Berthoz, ont élaboré une approche originale et intéressante. L'hypnose serait pour eux essentiellement une activation particulière de la conscience.
Pour Alain Berthoz (2008) "percevoir c'est choisir dans la masse des informations disponibles, celles qui sont pertinentes par rapport à l'action envisagée". Or notre perception dépend de nos apprentissages comportementaux, induisant aussi des logiques de croyance sur nous-même et le monde ou de contrôle / évitement de nous -même et des autres. Elargir notre conscience peut permettre d'identifier de telles dynamiques et les rendre plus fonctionnelles.
Bateson (1996) disait que "la conscience [...] est organisée en fonction du but. Elle est un dispositif court-circuité, qui nous permet d'obtenir rapidement ce que nous souhaitons : non pas d'agir avec un maximum de sagesse pour vivre, mais de suivre la voie logique ou causale la plus courte pour obtenir ce que nous voulons".
L'inconscient comme le dit Chater (2018) n'est ni profond ni caché mais se résume plutôt à des processus non-conscients et automatisés. La conscience n’est plus vue alors comme parcellisée en morceaux (conscient, inconscient, sub-conscient), elle serait un espace unique, non cloisonné, fonctionnel, toujours actif, à intensité variable. Cette nouvelle carte de la conscience modifie profondément la technique « hypnotique » et ces modifications, soutenues par l’idée d’activation de la conscience, leur ont ainsi permis d’élaborer un nouveau modèle technique et thérapeutique : les Thérapies par orientation de l'attention et Activation de Conscience (TAC).
La découverte des neurones dits canoniques et leur importance sur l'apprentissage, l'avancement des récentes découvertes des neurosciences (Dehaene, 2021) a permis de montrer l'importance du corps et des ses mouvements, et de l'apprentissage. Le CITAC a passé en revue la plupart des points structurant une séance d'hypnose ericksonnienne à la lumière des neurosciences. Par exemple, le sentiment d'auto-efficacité démontré par Bandura (1977), comme générant un socle solide de motivation et de bien- être, a été incorporé. L'attention des TAC s'est évidemment portée aussi sur la proprioception (Berthoz, 2009) en utilisant un simple souvenir d'apprentissage. Ainsi, ils ont retiré de l'hypnose la "voix de transe" du thérapeute, ses préliminaires inductifs trop "relaxants" mais ont conservé ce qui était susceptible d'activer l'émotion par l'usage de mots mobilisateurs et de phrases connectantes, et en utilisant la force et l'énergie des images métaphoriques pour favoriser l'agentivité de la personne (Buber, 1923). Les métaphores, structureraient notre pensée, et seraient ainsi susceptibles de modifier nos cognitions La technique des trois dessins de Joyce Mills a été adaptée afin que la personne puisse exprimer par de simples dessins. De plus ont été ajoutés des éléments utiles issus de la cohérence cardiaque, des mouvements du corps empruntés au Qi Gong et l'utilisation de marqueurs somatiques appelés ressources (Damasio, 1995). L'exercice met la personne dans une dynamique et actif.
Différence importance avec les autres approches qui différencient classiquement conscient et insconscient : les TAC conceptualisent à partir de l'idée, comme le dit le Dr Becchio, qu'on utilise "un réseau cérébral connecté, sans barrières, établissant des communications permanentes, immédiates et récurrentes entre les différentes parties du cortex cérébral et du cerveau neuro-glial". Ce nouveau schéma de la conscience (Dehaene, 2021) et cette notion d’immédiateté d’intégration de notre discours et de son orientation vers un conscient vigilant trace le subtil chemin du protocole TAC en dix étapes qui part de l’inconfort du symptôme pour aboutir à un but plus confortable.
En pratique, dès la 1ère séance, un exercice simple d'auto-activation à pratiquer chez soi est systématiquement proposé. Les TAC sont conçues pour être simples à appliquer dans nombres de situations. Le but étant de redonner à la personne sa puissance d'agir, c'est-à-dire son agentivité.
Pour le Dr Becchio, les différentes pathologies exprimeraient quelque chose qui renverrait à trois composantes: la douleur, le regret ou la crainte. Il utilise la métaphore d'une seule lampe allumée (celle d'un inconfort puissament activé) et le soin consisterait alors à allumer d'autres lampes (celles de conforts éclairant). Dans l'approche TAC, le corps est l'espace des solutions. Les ressources sont mobilisées et le sens de la proprioception est massivement utilisé.
J'ai été formé au niveau praticien TAC par les Dr Becchio et Pourchet ainsi que par Karine Perrin qui utilise les TAC pour améliorer les performances sportives.
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